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PARAVENT GENJI ET HEIKE – EDO

Référence : 2016-349

Huit peintures sur papier illustrant quelques extraits de l’ouvrage La Chronique des Heike (1968), roman historique de l’écrivain japonais Eiji Yoshikawa (1892-1962). Il décrit avec beaucoup de réalisme, l’accession au pouvoir du clan des guerriers Heike ou Taira en particulier ses luttes avec le clan Genji ou Minamoto.

Récit ancien et extrêmement populaire au Japon, le Dit des Heike était à l’origine déclamé par des moines s’accompagnant du biwa. L’identité de l’auteur originel n’est pas certaine, mais le nom de Yukinaga est le plus généralement avancé. Si les sources concordent quant au nom, elles divergent cependant en ce qui concerne sa fonction, en faisant soit le gouverneur de la province de Shinano ou un moine laïque.

Japon – Peintures Edo (XVIIIème siècle)

Montage en paravent à 4 feuilles postérieur

Hauteur 84 cm – Longueur  1m75

Eiji Yoshikawa narre la vie de Taira no Kiyomori, héritier du clan de guerriers Heike. Le lecteur suit la lente accession aux plus hautes sphères du pouvoir, dans les méandres des intrigues de cour et les affres de la guerre civile.

C’est aussi l’histoire de la montée en puissance de la classe des guerriers (bushi), jusqu’alors méprisés par les nobles.

Personnages Principaux

Clan Heike

  • Taira no Kiyomori, Seigneur d’Aki et de Haruma, il est le personnage principal du roman d’Eiji Yoshikawa, il deviendra premier ministre, honneur jamais acquis jusqu’alors par un guerrier.
  • Taira no Shigemori, fils du précédent.

Clan Genji

  • Minamoto no Yoshitomo, chef du clan Genji lors de la guerre de Heiji, exécuté à la suite de cette rébellion.
  • Ushiwaka, fils du précédent, plus connu sous le nom de Minamoto no Yoshitsune, personnage historique très important au Japon, après avoir reconquis le Japon avec son demi-frère Yoritomo et écrasé le Clan Heike il sera trahi par Yoritomo et se donnera la mort par seppuku.
  • Minamoto no Yoritomo, demi-frère du précédent, banni à l’est adolescent après la rébellion de Heiji il remportera la victoire finale contre le Clan Heike, déplacera la capitale à Kamakura et instaurera le Shogunat.

Courtisans

Influences

Le clan Heike, à la suite d’une longue mainmise du clan Genji sur le pouvoir, avait dans l’imaginaire historique japonais une mauvaise image de guerriers brutaux. Grâce au livre de Eiji Yoshikawa, le clan Heike et Taira no Kiyomori ont été « réhabilités », et des statues en leur mémoire ont été érigées au Japon.

Description des scènes  (de gauche à droite et en lignes) :

Scène 1 (haut première feuille) : arrivée des troupes Genji surprenant les défenseurs Taira par le petit nombre des troupes ennemies venant les défier à l’aube du 27 mars 1184, lors de la bataille d’Ichinotani.

Scène 2 ( haut deuxième feuille) : Kinreimon-in (Taira no Tokuko), fille de Taira Kiyomori et mère du jeune empereur Antoku, en conversation avec Taira Munemori, commandant en chef de l’armée Taira.

La scène présente le moment où, à bord d’un bateau, un messager arrive pour annoncer à Kinreimon-in et au général l’attaque des troupes Genji. Après la défaite des Taira, ils fuiront en bateau.

Scène 3 (haut troisième feuille) : Kumagai Naozane poursuivant Taira no Atsumori qui se protège avec un bouclier.

Scène 4 (haut de la quatrième feuille) : deux défenseurs Taira se préparant à tirer leurs flèches.

Scène 5 ( bas première feuille ) : « La fin d’Atsumori »

L’épisode du livre neuvième raconte comment Taira no Atsumori fut tué par Kumagai Naozane. Le texte nous donne le point de vue de ce dernier, un guerrier venu des provinces orientales. Lors de la bataille d’Ichi-no-tani, Kumagai désarçonne Atsumori et s’apprête à le tuer. Mais découvrant le visage de son adversaire alors qu’il allait lui trancher le cou, Kumagai s’aperçoit qu’il s’agit d’un jeune et beau garçon de l’âge de son propre fils, et il est alors incapable d’accomplir le geste fatal. Pourtant, il ne peut faire autrement que tuer le jeune Atsumori. Il s’écrie alors : « Las, rien n’est plus cruel que le destin de qui porte arcs et flèches ! Si je n’étais né dans une maison vouée aux arts de la guerre, pareil malheur m’eût été épargné ! »

Ici, la scène présente le moment où Kumagai hésite à tuer Atsumori.

Scènes 6 et 7 (bas des deuxième et troisième feuille) : combat entre Satsuma no Kami Tanadori, chef de l’armée de l’Ouest, et Okabe no Rokuyata Tadazumi, de Musashi.

L’épisode (volume 9, chapitre 14) raconte comment Okabe, prenant Satsuma pour un ennemi, le défia. Ce dernier eut beau lui dire qu’ils étaient du même parti, l’autre ne voulut rien entendre, le prenant pour un Taira (Heike). Si le combat était d’abord en sa faveur, Satsuma sera finalement vaincu par Okabe qui le décapite.

C’est en voulant savoir qui était son adversaire qu’il l’identifia à l’un de ses poèmes qu’il avait fixé à son carquois, et intitulé Hôtel de Fleurs. Le poème se composait ainsi :  Cette nuit, fatigué par une longue étape / c’est sous un toit de fleurs que je vais reposer.

Okabe ayant reconnu son adversaire, conçut une grande peine de l’avoir tué.

Cette scène fameuse fut reprise par la suite dans de nombreuses représentations théâtrales.  

Scène 8 (bas de la quatrième feuille) : Taira no Shigehira, fils de Kiyomori qui a brûlé la ville de Nara ainsi que le temple du Todai-ji abritant la grande statue de Bouddha, fuyant avec ses hommes. Shigehira sera finalement capturé à Ichinotani  et remis aux moines du Todai-ji, qui le tuèrent pour se venger de l’incendie de leur temple.