JIZAI LANGOUSTE ARTICULÉE EN BOIS, PAR SHÔROKU – MEIJI
Référence : 2024-1209
Jizai okimono d’une langouste articulée en bois. Il s’agit précisément de la Panulirus japonicus (ise-ebien japonais), une espèce de langouste de l’Océan Pacifique, pouvant atteindre une trentaine de centimètres. C’est un ingrédient populaire de la cuisine raffinée japonaise.Les jizai okimonoen bois sont assez rares. Ils sont plus la plupart du temps en métal (fer, cuivre, argent, shakudô, etc.)En 1876 fut proclamé le décret Haitōrei, celui-ci interdit le port du sabre à tout autre personne que les militaires et les policiers. Cette mesure avait comme but de diminuer l’influence des samouraïs, de moderniser l’armée impériale et d’éviter une deuxième révolte similaire à la guerre de Boshin. Cette interdiction conduit à un déclin de la production de katanas et d’armures. De nombreux forgerons se trouvèrent contraints de se renouveler ou de se tourner vers d’autres métiers. Nombreux sont les artisans spécialisés qui se lancèrent dans la fabrication d’outils, de couteaux et même de cloche et de carillons (furin). Toutefois, une forme d’art singulière se détache de cette complexe période de transition: les jizai. Alors que les armuriers les plus minutieux, chargés de la réalisation des kabuto(casque) et des maedate (ornements familiaux généralement en bronze tenant lieu d’armoirie) se retrouvèrent sans clients, ils eurent l’idée de produire de très fine sculpture réalisée de nature, combinant à la fois le réalisme saisissant de certains maedateavec l’ingénierie articulatoire des plus belles pièces d’armures.Les Jizai Okimono sont des sculptures réalistes d’animaux, que l’on divise généralement dans les catégories suivantes : les oiseaux, les crustacés, les insectes, mais aussi des animaux imaginaires tels que des dragons et des shachi(monstre aquatique similaire au poisson). Ils sont généralement réalisés à partir de fer, de cuivre de shibuichi(alliage de cuivre et d’argent) ou de shakudo(alliage de cuivre et d’or) mais aussi parfois en bois de cerf ou en ivoire. Leur corps et leurs membres sont articulés, et peuvent être déplacés à l’identique d’un animal vivant. Ce genre d’okimono(objet décoratif) sont peu connus au Japon parce qu’ils ont surtout été exportés et ce du début la période Meiji à la fin de l’ère Showa. Les Jizai Okimono ont commencé à susciter l’intérêt du public japonais en Octobre 1983 lorsque plusieurs modèles ont été présentés lors d’une exposition particulière sur «L’art du métal Japonais» qui s’est tenue au Musée National de Tokyo. Les pièces exposées comptaient un dragon, un faucon, un shachi, une carpe, un homard et un crabe. Peu après, un certain nombre d’animauxJizai du British Museum ont été présentés aux expositions «Chefs d’œuvres de l’art japonais et chinois du British Museum» en 1987 au Musée National de Tokyo et «Daei Hakubutsukan Hizo Edo Bijutsu Ten (Exposition de l’art de la période Edo des collections du British Museum)» réalisée en 1990 au Tokyo Metropolitan Art Museum. L’intérêt du public pour lesJizai okimonoa continué à grandir lorsque s’est tenue l’exposition «L’art d’Orient et d’Occident dans les expositions universelles» de Juillet 2004 à Mars 2005 au Musée national de Tokyo, au Musée municipal d’art d’Osaka et au Musée de la ville de Nagoya et qui comprenait un dragon, une carpe et une mante religieuse, provenant des collections japonaises ainsi qu’un homard, prêt du Linden Museum de Stuttgart. Déjà en 1888, le magazine français Le Japon Artistiquepubliait des illustrations détailléeset une explication d’une grenouille articulée réalisée par Myochin Muneharu. Ils ont également fait leur apparition dans les ventes aux enchères d’art Japonais dès les premiers temps. Les insectes sont fabriqués foncièrement de la même façon que les crustacés, joignant les pattes à l’aide de rivets. Les ailes des papillons et des libellules sont attachées au corps avec des charnières pour les rendre mobiles, tandis que celles des scarabées et des mantes religieuses, qui recouvrent les ailes plus légères, peuvent être ouvertes pour déployer les ailes plus fragiles.Signature de Shôroku(笑緑) en bas, sous la queue de la langouste
Japon, Shôroku (笑緑)–Ère Meiji(1868-1912)Hauteur: 3,5cm –largeur:8cm(antennes dépliées: 25,5 cm)–profondeur: 16,5cm (antennes dépliées: 19 cm)