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PARAVENT DIT DU GENJI, KANÔ SOKUYO – DÉBUT XVIIIe

Référence : 2019-651

Paravent à six feuilles représentant un épisode du Dit du Genji.

Il dépeint une scène du livre XIV, intitulé « À corps perdu » (Mowotsukushi).

Kanô Sokuyo (fl.1716 – fl. 1736), Japon – Époque Edo (1603-1868), première moitié du XVIIIème siècle, couleur et or sur papier

Hauteur : 106 cm – Longueur : 322 cm

Il s’agit d’une scène du livre XIV, intitulé « À corps perdu » (Mowotsukushi).

À l’automne, le prince Genji fait un pèlerinage à Sumiyoshi (aujourd’hui dans l’actuel Ôsaka). Le lieu est délimité par le torii, portail séparant l’enceinte sacrée de l’environnement profane. Le cortège de dignitaire et de gens de la Cour s’avance de la droite vers la gauche en direction du sanctuaire Sumiyoshi, reconnaissable aux pins qui entourent l’édifice et le torii au bord de la mer. Il accompagne le prince Genji, qui se trouve dans la voiture au centre du paravent et muni d’un écritoire (suzuribako).

Le prince Genji est venu en pèlerinage suite à son exil de deux ans après de multiples histoires d’amour. Sorte de punition, cet épisode est un moment d’épreuve typique de la littérature japonaise. Il se rend au sanctuaire pour remercier les dieux, moment qui amorce le début de la gloire.

Dans le bateau, isolée sur le panneau droit au-delà des nuages, est représentée dame Akashi, fille du religieux éponyme. Elle est l’une des concubines du Genji et récemment mère d’un enfant issu de leur relation. Elle a coutume de se rendre au sanctuaire tous les ans et s’y trouve par hasard au même moment que le Prince. Marquée par une différence sociale entre elle et le Prince, elle n’ose pas aller à sa rencontre.

Les scènes illustrant le du Dit du Genji sont très populaires et sont appelées les Genji-e (peintures du Genji)

Un paravent très similaire réalisé par Kanô Tan.yû (1602-1674) en 1669 est présenté au Musée Idemitsu de Tokyo. Couleurs et or sur papier.

Signé Kanô Sokuyo (狩野即誉, fl.1716 – fl. 1736) : Kanô Sokuyo hitsu avec un sceau.

Peintre du milieu de l’époque Edo de l’école Kanô, deuxième fils de Kanô Yûeki (狩野友益). Il a été au service du clan Matsudaira dans le domaine de Kaga-Kanazawa jusqu’au milieu de la période Kyoho (1716-1736). Il a ensuite  fondé un atelier indépendant en créant sa propre branche, Shiba Atagoshita Kanô (芝愛宕下狩野) comme omote eshi, peintre externe officiel du shogunat.

Il fait partie de l’école Kanô, l’une des écoles de peinture japonaise les plus célèbres. Celle-ci a été créée à la fin de l’époque Muromachi, c’est-à-dire vers le milieu du XVe siècle par Kanô Masanobu (狩野正信, 1434 ? – 1530 ?). Les artistes de cet atelier familial combinent les techniques de peinture à l’encre d’époque Muromachi et d’origine chinoise avec des éléments décoratifs et traditionnels du Japon. A l’époque Edo (1603-1868), ils sont les peintres officiels du shogunat Tokugawa.

Le musée d’art d’Itabashi conserve un paravent de l’artiste : Kanô Sokuyo, Pèlerinage au temple Kan.eji (寛永寺参詣図屏風 狩野即誉 江戸時代), époque Edo. Paravent six feuilles, couleur et or sur papier, 112.2 cm x 322.4 cm.

Il en va de même pour le musée d’art de Philbrook (Tusla, Oklahoma) : Kanô Sokuyo, Paire de paravents à deux panneaux. Aquarelle, feuille d’or, papier, bois, métal.