Les Sept dieux du bonheur sont savamment ordonnancés en alliant caractéristique iconographique et caractéristique physique de la théière.
Sur le couvercle, figure Jurôjin, dieu de la longévité et de la sagesse, représenté en vieillard. Ses moustaches permettent de saisir le couvercle. Le bonnet pointu d’Ebisu, divinité des pêchers et de l’agriculture, fait office de bec verseur. À sa droite, Hotei, divinité du commerce et de la bonne santé, représenté chauve, le visage souriant. Ensuite, Benzaiten ou Benten, divinité des arts, de l’éloquence et de l’érudition, la seule femme du groupe. À l’arrière de la théière, Fukurokuju, divinité de la richesse et de la longévité, reconnaissable à son front démesuré. À sa droite, Bishamonten, divinité de la guerre et de la chance, le visage froncé et paré d’une armure. Enfin, Daikoku ou Daikokuten, divinité de la richesse et de l’agriculture, coiffé d’un bonnet.
La poterie banko est un type de poterie japonaise, à l’atelier homonyme, originaire de Yokkaichi (préfecture de Mie), au centre du Japon. Elle est créée par Nunami Rôzan, un riche marchand, vers le milieu du XVIIIe siècle pendant l’époque Edo. Passionné par l’art de la Voie du thé, il souhaitait y dédier sa propre poterie. Le nom banko vient de l’expression « bankofueki », dont il estampillait chacune de ses créations, et qui signifie « constance et éternité ». Avec cette signature, il espérait que ses créations seraient appréciées sur de nombreuses générations. Bien que son atelier perdure, son art est reconnu longtemps après sa mort. À partir de la fin du XIXe siècle et surtout au début du XXe siècle, des poteries bankoplutôt grotesques sont diffusées en Occident. Les Etats-Unis représentent 60% de la production exportée, notamment via le magasin A. A. Valentine’s, situé sur le 5th avenue de New-York et spécialisé dans les objets d’Orient et d’Extrême-Orient.